Parmi les projets d’éducation à la citoyenneté mondiale de VIA Don Bosco, il y a aussi Youth 4 Change. Au cours de ce trajet de deux ans, des élèves d’une école belge et d’une école d’un pays partenaire réfléchissent aux objectifs du développement durable et échangent leurs points de vue. L’occasion de développer des compétences essentielles dans la vie : l’empathie et la pensée critique. Cette année, pour la première fois, l’Athénée royal de Jambes sera jumelé avec une école de Madagascar.
« Dans notre système scolaire belge, l’accent est souvent mis sur les hard skills, c’est-à-dire des compétences mesurables ou tangibles comme les mathématiques et les langues », explique Christopher El Khazen, expert en citoyenneté mondiale et responsable du programme Youth 4 Change pour les écoles francophones de Belgique. « Il y a moins de place pour exprimer d’autres types d’intelligences, telles que l’interpersonnelle ou la kinesthésique, qui sont non seulement utiles pour divers métiers, mais également pour le développement personnel. Il est important de pouvoir outiller les enseignants qui souhaitent ouvrir de nouvelles perspectives à leurs élèves. Cela contribue à une meilleure estime de soi et à l’épanouissement des jeunes. »
Avec Youth 4 Change, c’est un outil éducatif bien ficelé que VIA Don Bosco propose aux enseignants et aux écoles. Son angle d’attaque ? Utiliser les objectifs du développement durable (les ODD, adoptés par les Nations unies en 2015) comme matière à réflexion pour acquérir des compétences non techniques absentes du programme scolaire. Christopher poursuit : « Au cours de la première année du projet, j’utilise des ateliers pour créer une dynamique de groupe et présenter les différents types d’intelligence. Nous travaillons également sur les talents des élèves et apprenons le Growth Mindset, c’est-à-dire la conviction que chaque individu peut améliorer ses compétences en s’exerçant. Dans le pays partenaire auquel l’école belge est rattachée, les mêmes ateliers sont animés par un partenaire local, de manière à ce que les élèves puissent ensuite échanger sur ce qu’ils ont appris. »
La confiance en soi pour devenir acteur du monde
Comment les élèves accueillent-ils Youth 4 Change ? « Les jeunes sont enthousiastes à l’idée d’aborder les ODD, mais il faut d’abord travailler sur la confiance en soi, ainsi que sur l’importance de vivre une expérience où l’apprentissage qu’ils retirent du processus est plus important que le résultat. Au bout du compte, on gagne sur tous les tableaux : les jeunes se sentent bien dans leur peau, et ils deviennent des citoyens du monde solidaires qui construisent un avenir meilleur pour eux-mêmes et pour les autres. Et c’est précisément l’objectif de l’éducation à la citoyenneté mondiale. »
Cette année, Christopher travaille avec deux groupes belges de 25 élèves de la section bio esthétique et 14 élèves en option sport. Trois enseignants sont également impliqués dans le projet. « J’ai animé 12 ateliers avec les jeunes. Ensuite, ils ont élaboré euxmêmes un mini-projet de développement durable. Ils se sont rendus dans un centre de soins résidentiels à Namur et ont offert aux personnes âgées une manucure et un massage des mains, en lien avec l’objectif de développement durable « santé et bien-être ». Les élèves ont écouté les histoires des personnes âgées et ont pris conscience de la manière dont elles sont considérées dans la société. Ce fut un moment intense d’échanges entre générations, où l’humour des résidents a fait rire plus d’une personne ».
Pour la première fois cette année, le jumelage s’organise avec l’une des écoles partenaires de VIA Don Bosco à Madagascar, dans la ville centrale d’Ivato. « L’année prochaine, une quinzaine d’élèves « ambassadeurs » se rendront à Madagascar pendant les vacances pour une rencontre interculturelle », poursuit Christopher El Khazen. « Cela leur permettra d’échanger sur leur quotidien respectif, leur culture, leurs aspirations et leur vision de la société. Pour les préparer, j’aborde notamment avec eux les valeurs et normes, différents aspects de l’interculturalité
ainsi que diverses inégalités ».
Pour financer ce voyage, les jeunes devront organiser eux-mêmes des activités de collecte de fonds. « C’est une autre occasion de renforcer des compétences douces et de prendre de l’assurance. ». Du côté néerlandophone, Daniëlle Wopereis, chargée de projet à VIA Don Bosco, accompagne trois classes de quatrième et cinquième année de l’Athénée Louis Zimmer de Lier. Elles sont jumelées avec l’une des écoles partenaires de VIA Don Bosco à Dar es Salaam, une ville de l’est de la Tanzanie (Afrique de l’Est).