La fermeture de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) a des conséquences dans le monde entier. Au Salvador, le coup est particulièrement dur pour les écoles partenaires de VIA Don Bosco qui avaient déjà perdu une source majeure de revenus l’année dernière.
À peine installée, l’administration Trump a décidé de supprimer plus de 90 % des contrats de l’USAID, soit 60 milliards de dollars d’aide américaine dans le monde.
Au Salvador, l’USAID finançait de nombreux projets éducatifs, notamment dans l’enseignement professionnel, cette filière étant essentielle dans un pays où l’emploi dépend souvent des compétences techniques.
« Nous venions d’introduire une nouvelle demande de financement pour organiser une formation professionnelle, un soutien socio-émotionnel et des conseils en matière d’emploi pour les migrants de retour des Etats-Unis, explique Kelvin García, coordinateur du bureau de planification et de développement de VIA Don Bosco au Salvador. « Nous avions négocié pendant environ un an et nous avions pu soumettre le projet en janvier. Nous attendions la réponse définitive lorsque le président Trump a donné l’ordre de fermer l’USAID. Si cette décision ne change pas, nous ne pourrons pas mettre en œuvre ce projet qui permettrait d’offrir une éducation à plus de 1 100 jeunes. »
La suppression de l’aide américaine intervient quelques mois après la fermeture de l’Institut salvadorien de formation professionnelle (Insaforp). Cette administration assurait le paiement des salaires des professeurs de l’enseignement technique et professionnel au Salvador, notamment dans les écoles partenaires de VIA Don Bosco.
« L’INCAF, la nouvelle administration qui remplace l’Insaforp, ne se concentre plus sur nos groupes cibles mais sur la formation continue des travailleurs dans les entreprises, explique Kelvin García. La suppression des financements de l’USAID arrive donc au pire moment. »
Pour assurer la continuité des formations, VIA Don Bosco et ses écoles partenaires ont dû prendre plusieurs mesures d’urgence. « Pour ne pas dépendre d’INCAF, nous avions déjà commencé à diversifier nos sources de financement et de revenus. Par exemple, nous avons mis en place une offre de cours particuliers pour les personnes qui en ont les moyens. Nous louons également les espaces de nos ateliers et vendons divers produits lors de foires internes. »
L’offre éducative a également été partiellement numérisée afin de réduire les coûts et atteindre un public plus large. Mais tout cela prend du temps. « Nous avons beaucoup de chemin à parcourir pour surmonter ces difficultés financières », conclut le coordinateur.