En 2026, VIA Don Bosco mettra fin à sa mission en Bolivie. Pour assurer une transition en douceur, le programme bolivien est entré dans sa phase « Exit ». Les deux prochaines années seront donc consacrées aux renforcement des partenaires. Parmi les priorités : l’indépendance financière des écoles, notamment par la mise en place d’activités génératrices de revenus (AGR). Au centre Miguel Magone de Santa Cruz, on a pris une longueur d’avance.
Bienvenue à Santa Cruz, l’une des plus grandes villes de Bolivie. C’est une métropole animée où l’ancien et le nouveau se rencontrent dans un paysage coloré. Au milieu de toute cette agitation se trouve l’école Miguel Magone, l’un des partenaires boliviens de VIA Don Bosco.
En 2026, VIA Don Bosco mettra fin à sa coopération avec cette école, ainsi qu’avec les autres écoles partenaires en Bolivie. « C’est l’objectif de tous nos programmes, explique Amélie Janssens, project coach VIA Don Bosco pour la Bolivie, Haïti et la région andine. Nous donnons aux écoles les moyens de continuer à fonctionner sans notre aide et nous pouvons nous concentrer sur un autre pays. »
La mise en place d’AGR est essentielle pour garantir l’indépendance financière des partenaires. « La Casita Magone en est un bon exemple », sourit la project coach.
Situation gagnant-gagnant pour les élèves
et les enseignants
L’école technique Miguel Magone propose des cours de graphisme, de comptabilité, d’électricité industrielle, de mécanique automobile et d’enseignement maternel. Gloria Mansila a obtenu son diplôme dans cette filière en 2020. Elle est aujourd’hui coordinatrice de Casita Magone, la crèche de l’école.
« Pendant mes études, j’ai remarqué que beaucoup de mes camarades étaient des mères célibataires, explique-t-elle. Pour ma thèse, j’ai donc voulu étudier les besoins en matière de garde d’enfants à l’école. Il s’est avéré que la principale raison pour laquelle les femmes abandonnent leurs études est qu’elles doivent s’occuper d’un enfant. J’ai présenté mes conclusions à la commission scolaire et, en 2021, nous avons fondé ensemble la garderie Casita Magone. »
Depuis, la crèche contribue à l’indépendance financière de l’école. « L’argent généré par la garderie est réinvesti dans l’école et donc dans les élèves », détaille l’ancienne élève. « Pour acheter du nouveau matériel pédagogique ou des fournitures scolaires notamment. »
La crèche est également devenue un outil de mise à l’emploi ou les étudiantes et étudiants en enseignement maternel acquièrent leurs premières expériences professionnelles. « Ils peuvent effectuer un stage à Casita Magone et mettre ainsi en pratique leurs cours théoriques », explique-t-elle. Au départ, l’idée était de soutenir les femmes et les hommes de notre école, qu’ils soient enseignants ou étudiants. Mais c’est formidable de voir que la Casita Magone est devenue bien plus que cela ».
« La plupart de nos écoles partenaires ont aujourd’hui leur AGR, conclut Amélie Janssens. Mais toutes ne sont pas encore viables ». C’est le cas de l’atelier en mécanique automobile mis en place par deux enseignants, à Kami (Cochabamba). L’atelier génère des revenus et les clients peuvent y faire vidanger leur huile par des étudiant.es qui acquièrent ainsi de l’expérience. Le garage n’est cependant pas encore rentable. Il ne le sera qu’une fois que les investissements réalisés auront été amortis. « Ça fait partie des enjeux que nous devons relever dans le cadre du programme Exit ».