Cameroun

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Notre arme contre Boko Haram ? L’éducation !

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L’école, un lieu sûr pour les jeunes

Au Cameroun, un pays d’Afrique centrale, la menace constante de violence de l’organisation terroriste Boko Haram fait désormais partie de la vie quotidienne. L’éducation peut représenter un refuge pour les jeunes.

Boko Haram est une organisation terroriste qui cherche à instaurer un État islamique en Afrique de l’Ouest. Le groupe est apparu au Nigéria en 2009 et s’est étendu aux pays situés autour du lac Tchad, notamment au Cameroun. Dans ce pays, selon un rapport de l’Africa Center for Strategic Studies, un groupe de réflexion du ministère américain de la défense, plus d’attentats sont perpétrés contre des civils qu’au Nigéria, au Niger et au Tchad réunis.

L’influence de nos écoles partenaires

La violence de Boko Haram a un impact majeur sur le fonctionnement de nos écoles partenaires. Ainsi l’Institut de Formation en Entrepreneuriat Rural (IFER) de Mokolo-Koza, une école professionnelle d’agriculture pour les jeunes, a dû fermer pendant un an en raison de l’insécurité. Entre-temps, l’école a heureusement rouvert ses portes.

Filip Maenhout gère nos programmes d’enseignement dans le pays, en collaboration avec nos partenaires éducatifs sur place. Il vit avec sa famille dans la capitale Yaoundé depuis plus de 25 ans et visite régulièrement les différentes écoles.

Ils s’est récemment rendu à l’IFER pour s’entretenir avec le personnel, les élèves et leurs parents. « Les élèves passent leurs examens au son des coups de canon à la frontière avec le Nigeria », soupire Filip. « À chaque coup de feu, leurs têtes se lèvent et leurs regards se perdent dans le lointain. Lorsque le silence revient, les élèves se concentrent à nouveau sur leurs copies. »

« Le bruit des armes est devenu notre musique », réagit Yékémé Josiane, élève de troisième année.

L’éducation, une arme contre la terreur

Malgré cette situation mouvementée, nos partenaires ne baissent pas les bras. « Nous voulons combattre Boko Haram par l’éducation », déclare Daniel Kamibai, directeur de l’école. « C’est vrai », poursuit Zidagai, une enseignante de l’école : « Nous, les enseignant∙es, travaillons dur, tout comme les soldats qui sont au front dans cette zone d’insécurité. Nous encourageons les parents et les élèves à persévérer. C’est notre façon de contribuer au développement de notre région. »

Selon Goumi, présidente de l’association des parents d’élèves, l’éducation peut aussi être un moyen de sensibiliser et de soutenir les jeunes. « Je vais régulièrement à l’IFER pour sensibiliser les jeunes à la tolérance et à l’importance de l’éducation. Je réconforte les élèves qui viennent de la zone de guerre et qui pensent tous les jours à leurs parents. »

L’école, un lieu sûr pour les jeunes

L’éducation peut également constituer un refuge pour les élèves. « Nous sommes fier∙es du travail de VIA Don Bosco. Nos enfants se trouvent dans un environnement sain et sûr. Il y a de l’eau, de l’électricité, un mur et des gardiens », déclare-t-elle.

« Que l’entrée de l’école soit sécurisée me rassure », témoigne Talatou, mère d’une élève de troisième année : « J’envoie ma fille à l’IFER parce que je pense qu’elle y est en sécurité. »

« Fréquenter l’IFER, où il y a un minimum de sécurité, me permet de préparer au mieux mon avenir », soupire Yékémé Josiane, élève de troisième année. « J’aime l’entrepreneuriat », répond également Guissama Emmanuel Talaka, un autre élève de troisième année. « Je vis avec ma famille dans le camp de réfugiés de Minawao parce que notre village est complètement occupé par Boko Haram. Maintenant, je suis une formation agricole pour espérer pouvoir regagner les terres fertiles que Boko Haram nous a arrachées. »