Democratische Republiek Congo

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l’auto-emploi, alternative de choc aux mariages forcés

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Dans la province du Kasaï Oriental, comme dans d’autres régions de RDC, le mariage forcé, bien qu’interdit par la loi, est une pratique toujours bien ancrée. Contre le paiement d’une dot à ses parents, des jeunes filles, qu’elles le veuillent ou non, sont amenées à se marier. Ceci change irrémédiablement le cours de la vie de ces trop jeunes épouses et mamans. Une réalité à laquelle est confronté le centre Don Bosco Mazzarello de Mbuji Mayi.

« Nous comptons dans notre centre de formation plusieurs filles qui sont en rupture familiale suite à un mariage forcé », explique Pétronille Ngama, directrice de la communauté Don Bosco à Mbuji Mayi. « C’est souvent la pauvreté qui pousse des parents à marier leur fille à un jeune âge. Non seulement ils reçoivent une dot du prétendant mais en plus, c’est la belle-famille qui, après le mariage, prend en charge la mariée. C’est donc une bouche en moins à nourrir ». L’impact sur la vie de ces jeunes filles est immense. Les grossesses précoces et les tâches ménagères les condamnent bien souvent à abandonner leurs espoirs d’études.ze de hoop op een studie opgeven.

Stages de perfectionnement, centre d’application et entrepreneuriat

« À Mbuji Mayi nous misons clairement sur la professionnalisation pour permettre aux jeunes filles de s’émanciper financièrement ». Qu’il s’agisse de stages de perfectionnement ou de formations en auto-entrepreneuriat, l’objectif est de leur permettre de trouver un travail dès leur sortie de l’école.

« Cette année nous avons soutenu plusieurs projets d’étudiantes, dont la création de trois ateliers de couture et d’une petite structure agricole. Dans ce dernier cas, nous avons permis à deux jeunes filles d’utiliser notre terrain pour faire pousser leur première récolte afin qu’elles puissent la revendre et réunir un peu d’argent pour s’acheter leur propre parcelle ». C’est là un exemple du mode de fonctionnement en « école-entreprise » de ce centre partenaire de VIA Don Bosco qui aide les étudiantes à se constituer un capital pendant leur formation avant de se lancer dans la vie active.

Sensibiliser pour lentement faire changer les mentalités

Si certaines traditions ont la peau dure, la détermination de Pétronille Ngama est tout aussi forte. « Si des parents ont décidé de donner leur fille en mariage, c’est difficile de les faire changer d’avis. Nous essayons alors de repousser l’échéance en insistant sur l’importance que leur fille finisse ses études pour trouver du travail et ainsi participer aux charges financières de la famille. Nous espérons que cela amènera ses parents à revenir sur leur décision. »

En parallèle, l’équipe éducative de l’école organise des projections de films pour informer les jeunes et leurs parents sur les dégâts de cette pratique pour la société. « Petit à petit les mentalités évoluent. Ces unions forcées ont souvent pour effet de perpétuer le cycle de la pauvreté pour les jeunes filles alors qu’il faut au contraire leur permettre de prendre leur véritable place dans la société congolaise. »