Parfois, la formation professionnelle se concentre presque exclusivement sur l’apprentissage de connaissances et compétences techniques. Mais il est tout aussi important que les élèves acquièrent d’autres aptitudes qui leur permettront de bien faire leur travail. Ce constat, nos écoles partenaires au Mali l’ont également dressé. C’est pour cela qu’elles proposent un apprentissage basé sur les compétences.
Le Mali a besoin d’un enseignement de qualité
La population du Mali est très jeune. Sur les 23 millions d’habitant∙es du pays, plus de la moitié ont moins de 18 ans. Assurément, ces jeunes ont droit à un enseignement de qualité.
Pourtant, l’UNICEF estime que, dans le pays, plus de deux millions d’enfants de 5 à 17 ans ne sont pas scolarisé∙es. Ceci pour des raisons liées à l’insécurité, à la pauvreté, au travail des enfants, aux mariages des enfants ou encore à l’absence d’écoles de qualité à proximité du domicile.
En conséquence, le taux d’alphabétisation au Mali n’est que de 33,1% pour les adultes (de plus de 15 ans). Quant au nombre moyen d’années d’éducation suivies par les personnes âgées de 25 ans et plus, il n’est que de 2,4 ans (3 ans pour les garçons et 1,7 ans pour les filles).
Les jeunes du pays sont donc clairement privé∙es d’éducation. Et la piètre qualité du système scolaire oblige bien souvent les organisations et entreprises à embaucher des travailleurs étrangers.
Un enseignement technique et professionnel de qualité peut combler le fossé croissant entre les compétences des jeunes et celles requises sur le marché du travail. Voilà pourquoi ce type d’enseignement a été déclaré priorité nationale en 2011. Quant à la méthode appelée « apprentissage basé sur les compétences », elle a été lancée au même moment. Parce que l’apprentissage par la pratique est plus accessible et plus efficace pour toutes et tous !
Le but de l’apprentissage basé sur les compétences
Dans l’apprentissage basé sur les compétences, les élèves n’apprennent pas seulement des compétences techniques mais aussi d’autres aptitudes nécessaires à l’exécution optimale d’un travail. Un·e menuisier·ère, par exemple, doit non seulement être capable de fabriquer des meubles, mais aussi de respecter ses horaires et devis , de bien communiquer avec ses clients, etc.
De même, un∙e ébéniste aujourd’hui doit avoir des connaissances et qualités nouvelles par rapport à il y a quelques années. Voici pourquoi les formations sont constamment adaptées à la pratique professionnelle et à l’évolution de la société.
Au cours de ce processus, les profs agissent davantage comme des coaches ou des guides que comme des enseignant∙es au sens classique du terme. Ils et elles ne se contentent pas de transmettre des connaissances, mais travaillent également de manière très pratique sur l’attitude professionnelle des élèves. Lors de l’évaluation, l’accent est donc moins mis sur le contrôle des connaissances que sur l’application de ces connaissances dans un contexte aussi réaliste que possible.
La pédagogie de Don Bosco comme source d’inspiration
La pédagogie de l’apprentissage basé sur les compétences est étroitement liée à la vision pédagogique de notre source d’inspiration, Don Bosco, le prêtre italien qui, au 19ème siècle, consacra sa vie à l’éducation des jeunes. Il était lui aussi partisan d’un enseignement inclusif et axé sur la pratique. Pour lui, les enseignant∙es doivent encadrer leurs élèves en marchant à leurs côtés, plutôt de se placer au-dessus d’eux et elles.
Nos écoles partenaires au Mali saluées pour la qualité de leur enseignement
Nos écoles professionnelles au Mali travaillent dans des conditions très difficiles. Voici des années que le pays est en proie à l’instabilité politique et à de graves problèmes de sécurité. Pourtant, les écoles professionnelles Don Bosco y sont largement reconnues et saluées – y compris par les entreprises – comme des établissements solides qui donnent à leurs élèves une formation professionnelle de qualité. Cette réputation, nos écoles la doivent en partie à la pédagogie de l’apprentissage basé sur les compétences qu’elles mettent en œuvre depuis près de dix ans déjà. Nos partenaires sont des pionniers et des pionnières qui travaillent en étroite collaboration avec le gouvernement pour introduire cette méthode d’apprentissage dans les autres écoles du pays.
Moise Diassana, professeur d’électricité dans notre école professionnelle de Sikasso, confie que la transition vers l’apprentissage par compétences n’a pas été facile au début. « En 2017, j’ai commencé à donner mes cours d’électricité selon cette nouvelle pédagogie. Le plus dur a été de passer d’une méthode de cours classique à cette approche par compétences. Mais petit à petit, j’ai appris à maîtriser le sujet grâce aux formations que j’ai pu suivre. De plus, mes collègues et moi avons été guidé∙es par l’inspection pédagogique. »
Moise est très positif quant à l’impact de cette nouvelle manière d’enseigner : « C’est une méthode très pratique. Les élèves l’apprécient : ils et elles sont souvent plus concentré∙es et participent plus activement aux cours. De plus, les élèves apprennent plus et sur des sujets plus variés, ce qui les prépare mieux à leurs stages en entreprise. »
Le travail n’est pas fini
Malgré les premiers succès, il reste du travail à accomplir pour que les enseignant∙es, le personnel éducatif ainsi que les élèves et leurs parents s’approprient pleinement cette pédagogie. VIA Don Bosco continuera donc à soutenir ses trois écoles partenaires au Mali dans les prochaines années afin de développer davantage cette pédagogie d’apprentissage basé sur les compétences.