Un aspect important de la pédagogie de Don Bosco est que les jeunes puissent avoir une voix. Qu’ils et elles puissent être les protagonistes de leur propre vie. Qu’ils et elles grandissent, notamment grâce à l’éducation, pour devenir des hommes et des femmes autonomes et engagé∙es.
Pourtant, nous avons constaté que les élèves de nos écoles partenaires n’avaient que trop rarement la parole. C’est pour cette raison que, en 2017, nous avons engagé une collaboration avec ‘Sensemaker’.
Une méthode d’évaluation basée sur la narration
Sensemaker est une méthode d’évaluation anglaise basée sur la narration. Au travers des histoires, des anecdotes et des expériences partagées par les jeunes, certaines situations sont mises en lumière. On demande alors aux jeunes d’expliquer et commenter ces histoires, sans intervention d’un intermédiaire, pour éviter les erreurs d’interprétation.
Nous avons appliqué cette méthode avec nos partenaires en Bolivie et à Madagascar, de 2017 à 2021. Les centaines de témoignages et les données que nous avons ainsi recueillis nous permettent de mieux comprendre la vie des jeunes, et les défis auxquels ils et elles doivent faire face.
L’autonomisation des jeunes
La collaboration avec Sensemaker a surtout pour objectif de vérifier si les jeunes se sentent bien responsabilisé∙es (‘empowered’ en anglais). En effet, il est non seulement important que les élèves deviennent des professionnel∙les à l’issue de leurs études, mais aussi qu’ils et elles acquièrent de la confiance en soi et de l’autonomie. Nous voulons que les jeunes croient suffisamment en eux et en elles-mêmes pour faire leurs propres choix et s’engager activement dans leur communauté.
Vu que les moments de discussion avec les élèves se sont étalés sur plusieurs années, ils ont également servi de retour d’information sur les projets de VIA Don Bosco . Cela a permis de mieux adapter nos projets aux besoins des élèves. Par exemple, les jeunes de Madagascar ont indiqué que les difficultés sociales et financières de leurs familles rendaient plus difficile leur accès à l’éducation et leur intégration sociale. Avec nos partenaires sur le terrain, nous avons essayé d’apporter une réponse à ce problème en offrant aux jeunes davantage de bourses et de soutien psychologique. Nous avons également mis en place des systèmes d’épargne pour les jeunes, de sorte que pendant leurs études, ils et elles puissent se constituer un capital de départ pour plus tard.
Des leçons importantes pour VIA Don Bosco
Les résultats de l’enquête nous ont également aidé∙es, nous et nos partenaires, dans l’élaboration de nos nouveaux programmes pour la période 2022-2026 . C’est ainsi par exemple que nous avons décidé de renforcer les bureaux d’emploi à Madagascar avec un budget spécial de 115 000 €. Nous l’avons fait parce que beaucoup de jeunes avaient indiqué leur peur du monde du travail et leur besoin d’un accompagnement dans leur recherche d’un premier emploi .
Il est impératif que nous et nos écoles partenaires écoutions directement les jeunes, les bénéficiaires de nos programmes. Ce n’est qu’en tenant compte de leurs réactions que nous pourrons faire en sorte qu’ils et elles puissent se construire un avenir meilleur.