Comme beaucoup de pays d’Afrique, la Tanzanie a une population très jeune : 47% des habitant·es y ont moins de 15 ans. En raison des difficultés économiques et sociales que connait le pays, beaucoup de jeunes n’ont pas accès à une éducation de qualité. Et le taux de pauvreté s’élevait à 27 % en 2021, selon la Banque Mondiale.
Cette situation préoccupante ne pourra être résolue à long terme qu’en renforçant l’éducation dans le pays, notamment en investissant dans l’enseignement technique et professionnel et en améliorant, en amont, l’accès à l’enseignement primaire.
Les problèmes que rencontrent les enfants et les jeunes pour accéder à l’éducation sont au cœur des projets de VIA Don Bosco. Nous apportons également une grande attention aux inégalités encore prévalentes dans ce domaine entre les hommes et les femmes. C’est ainsi que, depuis 2006, nous travaillons avec nos partenaires sur le terrain pour défendre le droit à l’éducation pour toutes et tous en Tanzanie.
Comment construire l’égalité hommes-femmes en Tanzanie ?
L’éducation peut contribuer à un monde plus équitable et plus durable. En matière de genre, l’éducation peut aussi être un premier pas dans la bonne direction.
C’est pourquoi, au cours de notre précédent programme, nous et nos écoles partenaires avons travaillé dur pour améliorer les possibilités d’éducation des jeunes filles. Nous avons aussi développé plusieurs projet pour éliminer les causes profondes des discriminations qui existent encore en ce domaine.
Nous l’avons fait à travers une campagne inédite, appelée Binti Thamani, que nous avons lancée en 2017. Cette campagne fut financée et encadrée par VIA Don Bosco. Sa particularité résidait dans l’approche multidisciplinaire qu’elle avait du thème de l’inégalité entre les genres.
Nous avons en effet travaillé sur différents aspects :
La sensibilisation
Par le biais de campagnes de sensibilisation, nous avons ciblé les écoles, les parents, les communautés et les entreprises pour aborder et déconstruire les préjugés sexistes prévalents.
La participation des femmes à nos ateliers, au côté de leurs collègues masculins, a permis de sensibiliser les élèves et les profs, et de remplacer certaines croyances sur le rôle des femmes par des points de vue plus nuancés. Dans notre école partenaire de Dodoma, les ateliers ont été dirigés par des femmes. C’était là une décision délibérée de la direction de l’école pour rendre visible les compétences sociales et interpersonnelles de ces femmes leaders.
Les compétences de vie
La formation des jeunes aux compétences de vie a contribué à élargir leurs perspectives. Notamment en les encourageant à se comporter de manière plus responsable les un·es envers les autres. Les activités avaient également pour but de les amener à développer davantage de respect pour eux et elles-mêmes, mais aussi pour l’identité et la personnalité de l’autre.
La coopération avec les autorités publiques
Via une coopération active avec les autorités locales, nous et nos partenaires avons sensibilisé les hommes et femmes politiques à leur rôle dans l’intégration des femmes et des jeunes filles. Nous les avons encouragé·es à s’engager davantage dans ce domaine.
Les infrastructures et le fonctionnement des écoles
Des efforts importants ont été déployés par les écoles pour adapter leurs infrastructures et leur fonctionnement. En offrant des toilettes et des vestiaires adaptés, en mettant en place des services sociaux et en proposant un programme de cours et matières plus approprié, nos écoles partenaires participent à la réduction des barrières à l’éducation pour les filles.
La mise en réseau
Un réseau de soutien a été mis en place pour les écoles, tant au niveau national qu’international. Ce réseau comprend des organisations sociales (dont des ONG), des instances gouvernementales, des initiatives privées et des entreprises. Ces acteurs peuvent apporter leur soutien de multiples façons : via des contributions financières, un soutien matériel, de l’accompagnement ad hoc, etc.
Les prochaines étapes
Il n’est pas facile de s’élever contre l’exclusion sociale. Mais lorsque les filles ont la possibilité de démontrer leurs compétences techniques, on constate que les opinions changent progressivement. Et le changement est bel et bien en marche puisqu’à l’heure actuelle, 40 % des 1274 élèves de nos écoles partenaires en Tanzanie sont des filles !
C’est pourquoi, dans notre programme actuel, qui va de 2022 à 2026, nous voulons poursuivre nos efforts avec nos partenaires sur le terrain pour encore plus d’inclusion sociale. C’est ainsi qu’en 2022, les partenaires ont élaboré un plan d’action pour rendre les centres salésiens encore plus inclusifs et accessibles à toute et tous dans les années à venir. Notre but est que plus aucun·e jeune ne rate des opportunités d’apprendre ou ne soit victime de mécanismes d’exclusion sociale.
Enfin, nos partenaires en Tanzanie travaillent également à l’intégration des jeunes filles sur le marché du travail, notamment en passant des accords avec des entreprises locales. Nos partenaires s’engagent enfin à aider les jeunes à créer leur propre entreprise.