Début juin dernier, avec nos partenaires d’Équateur, du Pérou et de Bolivie, nous avons lancé notre nouveau programme régional sur le thème de l’environnement. Nous avons, au cours d’un atelier de cinq jours, jeté les bases d’un modèle de coopération inédit. Ce modèle, qui doit permettre à VIA Don Bosco et aux partenaires impliqué∙e∙s d’atteindre les objectifs fixés, est une primeur car c’est la première collaboration impliquant plusieurs pays. C’est également la première fois que nous consacrons un programme entier à la thématique de l’environnement.
Voici des années que nous réfléchissons avec nos partenaires à la meilleure façon de travailler sur cette thématique avec les jeunes de nos écoles. La communauté salésienne a fait de l’accompagnement des jeunes vers un futur durable une priorité suite à l’appel du pape de 2015 à travers son encyclique Laudato Si’. C’est donc porté par cet élan que ce projet a vu le jour.
Selon le Père Naún, directeur de l’école TESPA en Équateur: « Ce nouveau programme aborde une thématique de grande importance pour les Salésien∙ne∙s de la région andine. C’est un projet très ambitieux. »
Le choix d’impliquer la Bolivie, l’Équateur et le Pérou dans ce projet n’est pas anodin. Ces pays sont en effet considérés comme des pays « mégadivers », c’est-à-dire d’une richesse unique en matière de biodiversité. Hélas, les dégradations de l’environnement y sont nombreuses. Dans la mesure où les jeunes de nos écoles partenaires viennent généralement des quartiers les plus pauvres, ils et elles ont un accès souvent limité aux infrastructures, à l’eau et à l’électricité, aux soins de santé, bref à ce que nous considérons comme des services de base. Ceci les rend particulièrement vulnérables en cas de catastrophes naturelles ou d’événements climatiques extrêmes.
Pour ce programme, nous avons sélectionné une école pilote par pays. Notre objectif est de mobiliser l’énergie des élèves de ces écoles pour en faire des porte-paroles, mais aussi des acteurs et des actrices de changement. Ceci au travers d’une sensibilisation des jeunes aux questions environnementales et via l’apprentissage, parfois la redécouverte, de bonnes pratiques. À l’issue de leurs études, ces jeunes pourront diminuer leur impact environnemental dans leur activité professionnelle et inspirer les autres à en faire de même.
Ce n’est rien d’autre que la pédagogie de Don Bosco que nous mettons ainsi en œuvre : former des professionnel∙le∙s qualifié∙e∙s et autonomes, grâce à une approche globale, holistique, de l’individu. En l’occurrence, en dépassant le « simple » apprentissage de techniques professionnelles pour amener les jeunes à une prise de conscience et en faire des moteurs de changement.
Pour atteindre ces résultats, il faut bien sûr sensibiliser et former le personnel enseignant. Il faut aussi revoir certains aspects du fonctionnement des écoles pour qu’elles répondent aux nouveaux défis environnementaux.
Avec nos partenaires, nous allons donc adapter les programmes de cours pour y insérer les thématiques et techniques liées à l’environnement. Nous prévoyons très rapidement la formation d’un premier groupe de professeur∙e∙s, ainsi que la réalisation par des consultants extérieurs d’un diagnostic environnemental des écoles participantes. Ce diagnostic aidera les écoles à diminuer leur empreinte écologique et servira de base pour l’élaboration de leurs futurs plans d’actions.
L’un des défis de ce programme réside dans le fait que tout, ou presque, est à créer. Comme le dit Juan Pardo, notre gestionnaire de projet au Pérou : « Nous devons développer un regard environnemental dans l’ensemble de nos activités et aussi apprendre à travailler avec les autres pays. » Nos partenaires ont compris que c’est en unissant leurs forces qu’ils et elles pourront contribuer à un changement de mentalité durable. Ce travail en réseau se fera également avec d’autres organisations et ONG salésiennes avec lesquelles nous collaborerons durant les cinq ans à venir.
C’est avec beaucoup d’enthousiasme et de motivation que nous avons clôturé cette semaine d’intenses échanges. Et avec le sentiment d’avoir réellement posé un pas vers un monde plus durable grâce à l’éducation !